« Celui qui a vu la forêt grandir » de Lina Nordquist : Un voyage captivant au cœur de la forêt suédoise
Les forêts suédoises, immenses et mystérieuses, abritent des histoires de survie, de secrets, et de résilience. Celui qui a vu la forêt grandir, écrit par Lina Nordquist, nous emmène au cœur de ces territoires sauvages et fascinants, où l’histoire de plusieurs générations d’une même famille se déroule dans un cadre aussi magnifique qu’impitoyable.
À travers ce roman, l’auteure explore les relations humaines, le poids des secrets de famille, et la lutte pour la survie dans une nature indomptable.
Les personnages : Unni, Roar, Bricken, et Kâra, des vies entre espoir et tragédie
Le roman s’articule autour de plusieurs personnages, chacun porte un fardeau, une histoire, et une quête personnelle. Lina Nordquist dépeint des vies entremêlées par les liens familiaux et les luttes personnelles, dans un cadre où la nature devient à la fois refuge et menace.
Unni : Au centre du roman, Unni est une femme forte, contrainte de fuir la Norvège pour protéger sa famille après avoir été accusée de pratiquer des avortements. Sa fuite, qui la mène jusqu’en Suède avec son compagnon Armod et leur fils Roar, est le point de départ de cette saga familiale. Déterminée à survivre, Unni s’appuie sur ses connaissances des plantes médicinales pour nourrir et soigner sa famille, tout en faisant face aux préjugés de l’époque. Elle incarne la figure de la femme résiliente, prête à affronter les obstacles pour garantir la survie de ses enfants. “Désormais, c’était moi et personne d’autre. Nul ne peut se cacher derrière les morts pour ne pas avoir à s’occuper des vivants,” rappelle-t-elle, soulignant son courage et sa détermination.
Armod : Le compagnon d’Unni, Armod, est un personnage dévoué. Originaire de Kristiania, il a voyagé à travers le Danemark avant de rejoindre Unni en Norvège. Ensemble, ils construisent un lien solide, fondé sur la confiance et le soutien mutuel. “Comment pourrais-je un jour payer ma dette envers toi ? lui ai-je demandé. Aime-moi, a-t-il répondu. Simplement : aime-moi.” Leur amour, malgré les épreuves qu’ils traversent, est une constante dans le roman.
Roar : Fils d’Unni, Roar est un personnage central dont la vie et la mort lient les deux époques du roman, 1897 et 1973. En tant qu’adulte, il incarne les sacrifices et les choix difficiles que doivent faire ceux qui vivent en harmonie avec la nature mais en subissent aussi les contraintes. En 1973, sa mémoire relie les générations, et son héritage influence profondément ses descendants.
Bricken : L’épouse de Roar, Bricken, est une figure centrale dans la partie de l’histoire qui se déroule en 1973. C’est une femme forte, mais marquée par les épreuves de la vie. Sa relation avec Kâra est complexe, empreinte de secrets et de non-dits. “Sous le poids de Dag, le bois poussait un soupir, et Bricken est toujours accueillie par un léger crépitement qui ressemble à un murmure,” illustre l’importance de son lien avec la maison familiale et la nature environnante.
Kâra : Kâra, la belle-fille de Roar, lutte avec ses propres démons et les secrets de famille. C’est un personnage tourmenté, dont les actions et les motivations sont souvent ambiguës. Sa relation avec Roar et Bricken est au cœur des tensions qui traversent la maison. “Je n’ai pas peur de mourir, j’ai juste peur de ne jamais vraiment vivre,” confie-t-elle, montrant sa quête d’émancipation et son désir de briser les chaînes du passé.
Les thèmes abordés : Survie, amour maternel, nature, et secrets de famille
Celui qui a vu la forêt grandir explore des thèmes universels, plonge au cœur des défis auxquels sont confrontés les personnages. Lina Nordquist tisse une toile d’émotions et de tensions qui captivent le lecteur.
Survie et résilience : La survie est omniprésente dans le récit. Que ce soit à travers les luttes d’Unni pour nourrir sa famille ou les combats intérieurs de Kâra pour se libérer des attentes sociales, la résilience est un fil conducteur du roman. “Ce n’est pas la forêt, le danger, a-t-il repris. Mais le feu, la faim et les autres.” Cette citation met en lumière les véritables périls auxquels les personnages doivent faire face, au-delà des dangers de la nature elle-même.
Amour maternel : L’amour d’une mère pour ses enfants est un thème central. Unni, prête à tout pour protéger ses enfants, incarne une force motrice dans le récit. Elle utilise ses compétences en médecine naturelle pour veiller sur eux, et son lien avec la nature devient vital pour leur survie. “En attendant les beaux jours, nous préparions à manger sans gras, nourrissions nos enfants de pain détrempé assaisonné aux feuilles bouillies dans de la neige fondue,” décrit-elle, révélant l’intensité de ses efforts pour leur bien-être.
La nature et son influence : La forêt suédoise n’est pas seulement le décor du roman; elle est un personnage à part entière. Nordquist décrit la nature avec une précision qui la rend presque palpable, ses saisons et ses dangers influençant directement les vies des personnages. “Quand on aura vu toute une forêt grandir, c’est qu’on aura vécu,” dit Armod, soulignant l’impact de la nature sur les générations.
Secrets de famille : Les non-dits et les mystères qui entourent les membres de la famille ajoutent une tension constante. Kâra, Bricken, et Unni cachent toutes des vérités qui, une fois révélées, bouleversent la dynamique familiale. Ce thème crée une intrigue captivante qui maintient le lecteur en haleine.
Condition féminine : Le roman met en lumière les défis auxquels les femmes de l’époque sont confrontées. Unni, accusée d’avortements, et Kâra, luttant contre les attentes sociales, incarnent des femmes fortes qui refusent de se conformer aux normes oppressives de leur temps.
Les lieux : De la Norvège au Hälsingland, un voyage à travers des paysages nordiques
Celui qui a vu la forêt grandir est une véritable ode aux paysages nordiques, décrits avec une beauté saisissante et une intensité dramatique. Lina Nordquist nous emmène des fjords norvégiens aux forêts suédoises, en passant par des lacs gelés et des montagnes escarpées, en soulignant la nature à la fois nourricière et impitoyable.
Trondheim : Ville où Unni et Armod se rencontrent, marque le début de leur histoire commune. C’est un lieu de souvenirs, de promesses et de départs, qui devient un point de rupture lorsque le couple décide de fuir.
Les berges du Jonsvatnet : Unni traverse ce lac en fuyant la Norvège, début de son périple. Ce lieu, à la fois familier et terrifiant, incarne le lien avec ses racines et la peur de l’inconnu. “Quand on aura vu toute une forêt grandir, c’est qu’on aura vécu,” confie Armod, rappelant que ce voyage est aussi une quête de résilience face à la nature et au temps.
Le Hälsingland : Cette région suédoise devient un refuge pour la famille. Les descriptions des champs ondoyants et des forêts sombres créent une atmosphère à la fois accueillante et menaçante. “Le Hälsingland. Une belle palette de couleurs primaires. Du blé ondoyant. Des fleurs de lin rieuses. Des nuages ensoleillés. Des branches noueuses s’échappant de troncs rugueux,” écrit Nordquist, illustrant la beauté brute et la solitude de ces terres.
Le passage de la frontière suédoise par le Härjedalen : La fuite d’Unni, Armod et Roar à travers ce passage symbolise leur exil et leur espoir d’un avenir meilleur. La traversée est longue et éprouvante, un test de survie contre les éléments.
Rävbacka : Unni et sa famille trouvent refuge dans une vieille cabane à Rävbacka, un lieu qui devient un symbole de leur lutte quotidienne pour reconstruire une vie. C’est là qu’Unni s’installe et travaille, utilisant ses connaissances des plantes médicinales. “Les toiles d’araignées tissées aux quatre coins de la cabane et de l’abri à bois, je les ai gardées en cas de blessure à faire cicatriser,” confie-t-elle, illustrant son lien étroit avec la nature.
Le long des remous du Glossboån et du lac d’Orsjon : Ces paysages aquatiques, décrits avec précision, montrent la diversité et la richesse des terres suédoises. Nordquist décrit les eaux scintillantes et les forêts denses qui bordent ces lacs, rappelant que ces lieux sont à la fois des refuges et des menaces.
La forêt autour de Sörvreten : La cabane en bois où se déroule la vie de plusieurs générations, d’Unni à Dag, est entourée de cette forêt, un personnage à part entière dans le roman. Armod déclare : “La forêt, c’est notre pain, Unni. Les gens des forêts ne peuvent pas se permettre d’avoir peur des arbres.” Cette citation reflète la dépendance des personnages vis-à-vis de la nature et leur combat quotidien pour survivre.
Pour ceux qui souhaitent explorer ces paysages nordiques, les Guide du Routard Norvège et Guide du Routard Suède donnent des itinéraires pour découvrir les sites naturels évoqués dans le livre.
Contexte historique : L’immigration, la condition des femmes, et la médecine populaire
Lina Nordquist s’appuie sur un contexte historique réaliste pour ancrer son récit, avec un aperçu des défis sociaux et culturels de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1970.
L’immigration et les frontières : Unni et sa famille fuient la Norvège pour échapper aux persécutions, illustrant les réalités de l’époque. Leur périple à travers les montagnes et forêts suédoises témoigne des sacrifices qu’ils doivent faire pour trouver un refuge. L’immigration à cette époque impliquait souvent de tout abandonner, de parcourir de longues distances à pied et de s’installer dans des régions hostiles où la survie n’était pas garantie.
La condition des femmes : Le roman met en lumière les difficultés auxquelles étaient confrontées les femmes à la fin du XIXe siècle. Accusée de pratiquer des avortements, Unni est contrainte de fuir pour sa survie, un choix qu’elle fait non seulement pour elle-même, mais pour protéger sa famille. Elle incarne le combat des femmes face aux préjugés sociaux et à la violence de l’époque. En Suède, elle se bat pour nourrir sa famille et utiliser ses connaissances en médecine populaire pour soigner ceux qui l’entourent. “Désormais, c’était moi et personne d’autre. Nul ne peut se cacher derrière les morts pour ne pas avoir à s’occuper des vivants,” confie-t-elle, soulignant le poids des responsabilités qu’elle doit porter en tant que femme et mère.
La médecine populaire et les savoirs ancestraux : Unni s’appuie sur ses connaissances en médecine traditionnelle pour subvenir aux besoins de sa famille. À cette époque, les remèdes naturels et les savoirs transmis de génération en génération étaient cruciaux, surtout dans les régions reculées. Les plantes médicinales, les infusions, et l’utilisation de toiles d’araignées pour cicatriser les plaies, comme elle le mentionne, “Les toiles d’araignées tissées aux quatre coins de la cabane et de l’abri à bois, je les ai gardées en cas de blessure à faire cicatriser,” sont autant de pratiques qui montrent l’autosuffisance des habitants de ces territoires. Ces savoirs, souvent méprisés ou vus avec suspicion par la société, sont ici un symbole de la résilience et de l’adaptation face à un environnement difficile.
Ce contexte historique enrichit le récit, illustre les réalités de l’immigration, les luttes pour la survie en milieu rural, et la position marginalisée des femmes à la fin du XIXe siècle.
Citations inspirantes
Celui qui a vu la forêt grandir est un roman poignant. Voici quelques citations marquantes qui capturent l’âme de l’histoire :
“Les pleurs ont le goût de l’océan. L’océan a le goût des pleurs.”
“ C’est la forêt qui nous a pris Armod, mais c’est aussi elle qui nous a donné la vie.”
“On a beau être mourant toute sa vie, on ne meurt qu’une seule fois.”
Pour découvrir davantage de citations émouvantes et immersives, rendez-vous sur la page Pinterest Globetrotteurs des mots ici, où vous pourrez explorer l’univers poétique de ce roman.
Distinctions reçues
Celui qui a vu la forêt grandir a été salué par la critique et récompensé pour sa profondeur narrative et son évocation poétique des paysages nordiques :
- Mention spéciale du jury du Prix Littérature Nordique 2023
- Prix du livre de l’année en Suède (2022)
- Prix des libraires 10/18
- Sélectionné parmi les meilleurs romans nordiques de l’année par L’Express
Pour qui ce livre est-il fait ?
Celui qui a vu la forêt grandir est idéal pour :
- Les amateurs de sagas familiales et de récits ancrés dans la nature, qui explorent la complexité des liens entre les générations.
- Ceux qui apprécient les histoires mêlant drame psychologique et suspense, dans un cadre nordique authentique.
- Les lecteurs sensibles aux thèmes de la résilience, des secrets de famille et de la condition féminine, dans un contexte historique réaliste.
En revanche, ce roman pourrait ne pas convenir aux lecteurs qui recherchent des intrigues rapides ou des récits légers. Si vous préférez des histoires contemporaines ou des récits purement divertissants, Celui qui a vu la forêt grandir pourrait ne pas répondre à vos attentes.
Lina Nordquist : Une auteure engagée et passionnée
Lina Nordquist est une auteure suédoise dont les récits se distinguent par leur profondeur émotionnelle et leur immersion dans les paysages nordiques. En parallèle de son activité littéraire, Nordquist est également impliquée dans la politique et la santé publique, ce qui nourrit son écriture avec une vision humaniste et engagée.
Ses publications :
- Dit du går, följer jag (2022) : Version originale en suédois de Celui qui a vu la forêt grandir.
- Celui qui a vu la forêt grandir (2024) : Version française de son roman, couronnée par le prix du livre de l’année en Suède.
Origines et études
- Uppsala, Suède : Lina Nordquist est née et a grandi à Uppsala, une ville universitaire renommée en Suède. Ce cadre a nourri son goût pour les lettres et les sciences.
- Université d’Uppsala : Elle y a étudié la médecine et la santé publique, se spécialisant dans les politiques de santé. Cette formation l’a amenée à développer une compréhension des enjeux sociaux, qu’elle transpose dans ses écrits.
Expériences professionnelles
- Politique et engagement public : Lina Nordquist s’est engagée en politique, devenant membre du Parlement suédois. Elle utilise sa voix pour défendre des causes liées à la santé publique et aux droits des minorités.
- Hôpital universitaire d’Uppsala : Avant de se lancer pleinement dans l’écriture, Nordquist a travaillé comme chercheuse en médecine. Cette expérience l’a enrichie en perspectives sur les réalités sociales et les défis des soins de santé, qu’elle intègre subtilement dans ses récits.
Écriture et immersion dans la nature
- Hälsingland, Suède : Lina Nordquist puise une grande partie de son inspiration dans les paysages sauvages de la Suède, en particulier ceux de la région du Hälsingland. Ses écrits, y compris Celui qui a vu la forêt grandir, explorent les liens profonds entre l’homme et la nature, ainsi que les dynamiques familiales complexes qui se tissent à travers les générations. Par son style, elle réussit à capturer la beauté des terres nordiques tout en illustrant la lutte pour la survie et l’acceptation de soi.
À travers ses œuvres, Lina Nordquist nous offre une plongée captivante dans l’âme des paysages nordiques et dans les drames humains qui y sont enfouis.
Ce qu’il faut retenir
Celui qui a vu la forêt grandir est une saga familiale poignante, ancrée dans les paysages sauvages et majestueux du nord de la Suède. Entre secrets de famille, résilience et relation intime avec la nature, Lina Nordquist nous offre un récit puissant, mêlant drame et espoir, qui explore les liens profonds entre les générations et leur environnement. Un livre idéal pour les amateurs de récits nordiques empreints de réalisme et de poésie.
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