Bienvenue à bord d’un nouveau voyage littéraire et philosophique ! Après avoir examiné le regard neuf de Marcel Proust sur le voyage et la sagesse anti-préjugés de Mark Twain, faisons escale chez un autre grand penseur : Gustave Flaubert. Cette fois, il ne s’agit pas de quête esthétique ou de découverte de l’âme humaine, mais d’une leçon bien plus vertigineuse : notre propre insignifiance.
« Voyager rend modeste. On voit mieux la place minuscule que l’on occupe dans le monde. »
Gustave Flaubert
Ces quelques mots résonnent comme un écho en nous… Qui ne s’est jamais senti ridiculement petit en contemplant une chaîne de montagnes ou en se perdant dans les rues d’une ville inconnue ?
Flaubert nous rappelle que le voyage n’est pas juste un moyen d’accumuler des souvenirs, mais surtout une occasion de mettre notre ego à l’épreuve. Alors, embarquons ensemble pour une découverte de cette précieuse leçon d’humilité.
Flaubert, l’écrivain-voyageur : quand partir, c’est apprendre
Gustave Flaubert, ce n’est pas seulement Madame Bovary et ses phrases ciselées. C’était aussi un infatigable curieux, avide de découvertes et d’expériences. De l’Égypte au Liban en passant par la Turquie et l’Italie, il a exploré bien des horizons, et chaque voyage l’a transformé.
Pour lui, voir du pays, ce n’était pas cocher des destinations sur une carte, mais se confronter au monde, s’y frotter jusqu’à en perdre ses certitudes. Ses lettres de voyage témoignent d’un émerveillement sans cesse renouvelé, mais aussi d’une lucidité féroce sur la petitesse de l’être humain face à l’immensité du monde.
Chaque destination lui offrait une nouvelle façon de voir le monde : la spiritualité en Orient, la grandeur des civilisations anciennes en Égypte, ou encore l’intensité des émotions humaines au contact des cultures méditerranéennes. Pour Flaubert, voyager ne signifiait pas seulement observer, mais absorber chaque expérience comme une leçon de vie.

Se frotter à l’immensité : un ego réduit à l’état de poussière
Regarder un désert s’étendre à perte de vue. Contempler la mer sans voir l’horizon. Arpenter une ville où personne ne parle notre langue. Voilà des expériences qui ont de quoi remettre nos petits problèmes en perspective.
Le voyage nous apprend que nous ne sommes qu’un minuscule point dans un tableau infiniment vaste. Ce n’est pas une pensée déprimante, bien au contraire ! Se sentir minuscule, c’est se libérer du poids de son propre nombril et ouvrir son regard à quelque chose de plus grand.
L’immensité ne se mesure pas uniquement en kilomètres, mais en découvertes humaines et culturelles. Plus on découvre, plus on comprend que le monde ne tourne pas autour de nous. Cette prise de conscience peut être déroutante, mais elle est aussi profondément libératrice : nous ne sommes pas le centre de l’univers, et c’est tant mieux !
Le grand bain des cultures : comprendre qu’on ne sait rien
Vous pensiez savoir comment fonctionne le monde ? Une simple immersion dans un marché indien, une cérémonie balinaise ou une discussion avec un pêcheur islandais vous prouvera le contraire. Voyager, c’est découvrir que nos normes et nos vérités sont relatives. Que notre façon de voir la vie n’est qu’une parmi mille autres.
Les Japonais valorisent l’harmonie avant tout, les Bédouins ont une hospitalité sacrée, les Norvégiens trouvent leur bonheur dans la solitude de la nature. Chaque culture porte en elle une philosophie différente, et plus on les découvre, plus on réalise combien on a encore à apprendre.
Les cultures ne sont pas juste des curiosités exotiques à contempler, elles sont des modes de vie, des façons de penser le monde. Chaque rencontre, chaque échange nous confronte à des perspectives nouvelles qui ébranlent nos certitudes et nous poussent à repenser notre propre vision du monde.
Voyager, c’est se perdre et c’est tant mieux !
Perdre ses repères, se retrouver sans GPS, galérer à commander un plat qu’on ne comprend pas… Toutes ces petites mésaventures sont en réalité des trésors. Elles nous forcent à lâcher prise, à apprendre l’humilité et à accepter de ne pas tout contrôler.
C’est en se perdant que l’on fait les plus belles rencontres. Que l’on découvre ce restaurant familial caché dans une ruelle, ou que l’on écoute un inconnu nous raconter son histoire. Le voyage devient alors une école de l’adaptabilité et de la curiosité.
Chaque détour imprévu nous apprend que la rigidité est l’ennemie du voyage. Accepter l’inconnu et s’abandonner à la spontanéité permet non seulement de mieux vivre l’instant, mais aussi de réaliser que le bonheur ne réside pas dans le contrôle absolu de chaque situation.
Message aux voyageurs : pourquoi partir, encore et toujours
Si vous avez un doute avant de faire vos valises, souvenez-vous de ceci : chaque voyage est une occasion de grandir. Ce n’est pas seulement une question de paysages, de monuments ou de gastronomie. C’est une chance unique d’élargir son regard, d’éprouver la richesse infinie du monde et de replacer nos propres certitudes dans une perspective plus vaste.
Partir, c’est accepter l’inconfort, mais aussi adopter l’inattendu. C’est être surpris(e) par la gentillesse d’un inconnu, bouleversé(e) par la beauté d’un coucher de soleil en terre étrangère, transformé(e) par un simple échange dans une langue que l’on ne maîtrise pas tout à fait. C’est réaliser que la vraie richesse ne se mesure pas en kilomètres parcourus, mais en moments d’émerveillement et de compréhension.
Alors, partez. Loin, près, peu importe. Mais partez avec l’esprit ouvert, avec l’envie d’apprendre et l’humilité de celui qui sait qu’il ne sait rien. Et vous verrez : le monde vous paraîtra bien plus grand, et vous, bien plus petit – et c’est une excellente nouvelle.
Ce qu’il faut retenir
L’humilité comme bagage essentiel
Flaubert l’avait bien compris : voyager n’est pas seulement un plaisir, c’est une leçon d’humilité. En partant loin, on réalise à quel point notre place est minuscule, mais aussi combien il est enrichissant de l’accepter. En quittant nos certitudes et en nous confrontant à d’autres réalités, nous devenons de meilleurs observateurs, de meilleurs apprenants, et surtout, de meilleurs humains.
Alors, la prochaine fois que vous prendrez la route, laissez votre ego derrière vous. Regardez le monde avec curiosité, émerveillement et humilité. Car après tout, comme l’a si bien dit Flaubert, ce n’est qu’en voyageant qu’on comprend vraiment la place minuscule que l’on occupe dans ce vaste monde.
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Pour aller plus loin, découvrez l’œuvre de Gustave Flaubert
Si cette réflexion sur la citation de Gustave Flaubert vous a inspiré et que vous souhaitez explorer davantage son univers littéraire, je vous invite à découvrir ses œuvres majeures. Flaubert, perfectionniste et amoureux du détail, a marqué la littérature par son style unique et sa vision acérée de la société.
Voici quelques-uns de ses chefs-d’œuvre, chacun apporte un éclairage différent sur l’homme et l’écrivain qu’il était :
- Madame Bovary : L’histoire tragique d’Emma Bovary, une femme en quête d’un idéal romanesque dans une réalité cruelle et décevante. À travers ce roman, Flaubert critique les illusions et les frustrations de son époque, tout en proposant une analyse fine de l’âme humaine. Ce livre est considéré comme un monument du réalisme littéraire. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- L’Éducation sentimentale : Un roman d’apprentissage qui suit Frédéric Moreau dans ses amours et ses ambitions déçues. Flaubert y dresse un portrait désabusé de la jeunesse et de la société du XIXe siècle. Ce livre est souvent vu comme l’un des plus grands romans sur la désillusion et le passage à l’âge adulte. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Salammbô : Un roman historique flamboyant qui nous plonge dans la Carthage antique. Inspiré des guerres puniques, Flaubert y déploie une fresque épique et sensorielle, démontrant son talent pour la description et l’évocation des civilisations disparues. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Bouvard et Pécuchet : Un récit satirique et inachevé qui suit deux copistes obsédés par la quête du savoir absolu. À travers leurs expérimentations absurdes et leurs échecs répétés, Flaubert nous livre une réflexion mordante sur la prétention à tout comprendre et sur les limites du savoir humain. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- La Tentation de Saint Antoine : Un texte fascinant, mélange de philosophie et de visions hallucinées, où Flaubert explore les tourments de Saint Antoine, ermite en proie aux tentations et aux doutes. Ce livre est un exemple de l’intérêt de l’auteur pour les grandes questions métaphysiques et spirituelles. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Voyage en Orient : Un recueil de notes et d’impressions tirées du périple de Flaubert en Égypte, en Turquie et en Palestine. À travers ces écrits, l’auteur partage son émerveillement et sa fascination pour l’Orient, tout en offrant une critique fine des sociétés occidentales de son époque. Un témoignage passionnant de son regard de voyageur et d’observateur du monde. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Correspondance de voyage : Les lettres d’un explorateur du monde : Si l’on connaît bien Flaubert pour ses romans, ses lettres de voyage sont tout aussi fascinantes. Elles offrent un aperçu brut et sincère de ses impressions sur les pays qu’il traverse, ses émerveillements et ses désillusions.
- Lettres d’Égypte et d’Orient : Écrites lors de son périple en Égypte, en Palestine, en Turquie et en Grèce (1849-1851), ces lettres regorgent de descriptions détaillées des temples du Nil, des marchés animés et de ses rencontres marquantes avec les habitants. On y sent son admiration pour l’Orient et sa critique acerbe de l’Occident. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Lettres d’Italie : Lors de son voyage en 1845, Flaubert s’émerveille devant Rome, Naples et Florence. Il dissèque avec précision les œuvres d’art de la Renaissance et livre ses impressions sur la ferveur italienne. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
- Lettres de Croisset : Bien qu’installé en Normandie, Flaubert continue à évoquer ses voyages passés dans sa correspondance avec George Sand et Louise Colet. Il y compare la vie occidentale avec celle de l’Orient et exprime souvent une nostalgie pour les terres lointaines qu’il a explorées. Voir ce livre sur Fnac.com ou sur Amazon.
Ses lettres sont à la fois un témoignage historique et une plongée dans la sensibilité d’un écrivain-voyageur. Elles montrent un Flaubert tour à tour émerveillé, critique et introspectif, offrant une vision du voyage bien différente de celle de ses contemporains.
Que vous souhaitiez vous plonger dans un roman réaliste, une épopée historique ou une satire acerbe, l’œuvre de Flaubert regorge de trésors littéraires. Chaque livre est une immersion dans un style inimitable et une pensée incisive qui continue de résonner aujourd’hui.
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